Le dictateur (Charlie Chaplin)
Peu de réalisateurs sont capables de mettre en scène avec tant de finesse le tragique qui se mélange avec la poésie, ou la drôlerie
Un petit barbier juif du ghetto est battu par la police, il est jeté par terre, et se relève d'une démarche hésitante. Pour reprendre son équilibre il marche d'un pied sur l'autre le long du trottoir sur une trentaine de mètres comme dans une danse. Il ramasse sa canne et son chapeau, prend le bras de sa fiancée et repart dans la vie;
Pour se tenir debout il a besoin de sa canne et de son chapeau mais aussi de sa fiancée.
Comment mieux traduire la fragilité d'un homme devant les violences policières, et en même temps sa dignité
Dans sa gestuel, dans ses mimiques, et sa démarche il exprime son moral, ses états d'âme mieux qu'avec des mots;
A la fin du film les rôles sont inversés, le petit barbier devient le dictateur qui doit faire un discours au congrès de Nuremberg après l'annexion de l'Autriche devant une foule immense. Mais il ne fait pas le discours attendu et prêche un message de paix et d'amour.
Il ne faut pas oublier que le film est sorti en 1940, et qu'il fallait un certain courage pour critiquer sans retenue le régime hitlérien..
La télévision qui a rediffusé le film cette semaine a sans doute pensé qu'il était toujours actuel et que Charlot était bien plus qu'un comique.
Peut-être aussi que Louis de Funès s'est inspiré de Charlot mais il ne fait pas dans le même registre.