Quand un universitaire, un lettré très cultivé, professeur à l'université de Bologne et au collège de France écrit un livre c'est à la fois un roman, un policier, un récit mythologique, un livre d'histoire. Il ne s'agit pas de savoir si c'est une histoire vraie mais une fiction basée sur des faits historiques. Souvent les romanciers décrivent mieux le sens de l'histoire que les chroniqueurs du moment.et si en plus le maître a le sens de l'histoire c'est encore mieux.
Au départ un parchemin que Baudolino, confident et fils adoptif de l'empereur Barberousse veut montrer à Nicétas Khoniatès ancien chancelier du Basileus de Byzance. – une manière de raconter son histoire. Nous sommes en 1204 quand les barbares avaient pris possession de la ville de Constantinople pour la saccager et la piller.
C'est l'occasion de mieux connaître cette époque, qui correspond à la fin du moyen âge et qui annonce la Renaissance., un mélange compliqué de lieux, de personnages et de situations qui reflète bien l'ambiance de l'époque.
Un livre de 600 pages, assez indigeste, avis aux amateurs !
L'empereur Frédéric Barberousse a été élu par les princes allemands et il doit les ménager. Il a été couronné par le pape ce qui lui assure la reconnaissance des autres rois mais il doit reconnaître son autorité spirituelle. Et pour faire appliquer le droit romain dans les grandes villes il doit être conciliant et indulgent en cas de révolte ou de désaccord.
Les moines ne sont plus les seuls à posséder le savoir avec l'importance des universités, c'est le début de la querelle entre les laïcs et les religieux. La force des armées est de plus dominée par la puissance des esprits cultivés.
En fait depuis mille ans la vie n'a pas tellement changé, c'est toujours une histoire d'hommes. Il n'est pas sûr que ceux dont on parle aujourd'hui aient changé la face du monde.
Ces hommes et ses femmes qui nous ont précédés constituent nos racines. Les plus civilisés ne sont pas ceux que nous croyons.
Il est dommage que le livre se termine dans des discussions pseudo-théologiques particulièrement imbuvables – Dieu et la trinité, la place de l'home et de la femme dans la société, la procréation, la fertilité. En conclusion une histoire d'amour très curieuse – un homme amoureux d'une femme très belle, un corps magnifique mais des jambes comme celles d'une chèvre et des pieds en ivoire en forme de sabot
Umberto Eco n'hésite pas à transformer ses personnages en créatures mythologiques pour mieux faire voir la nature humaine.