Léonora Miano –Rouge Impératrice.
jeudi 14 novembre 2019
Un pavé de 600 pages, très mal mis en pages et mal aéré, avec des petits caractères, sans paragraphes ni illustrations mais un roman d'anticipation intéressant.
La France et les pays européens trop divisés entre eux et envahis par les migrants amorcent leur déclin. Certains Français émigrent vers l'Afrique, le nouveau continent presque unifié, bâti sur un nouvel ordre social, dans le respect de l'environnement, avec l'enseignement obligatoire jusqu'à 21 ans.
Le Mokonzi, chef de l'état se refuse à la guerre et à la violence pour convertir les états réticents qui veulent garder leurs privilèges régionaux - très amoureux d'une femme qui l'invite à être indulgent avec les "sinistrés" de la vieille Europe qui se sont réfugiés sur le continent africain quand les flux migratoires se sont inversés.
Les politiques qui ont déclaré les guerres et les généraux qui ont fait des milliers de morts sont à l'opposé du Mokonzi qui prêche l'amour.
Nous sommes devant un roman d'anticipation qui pose les vraies questions, dans un mélange de modernité et de tradition avec le retour aux rites d'initiation très anciens.
Le Mokonzi et son amie Boya pensent que chacun puisse vivre la spiritualité qui lui convient et en toute liberté sans aucune contrainte en restant en liens avec l'esprit des anciens. Son entourage a peur que sa passion amoureuse l'empêche de bien diriger l'état, et fait tout ce qu'il peut pour qu'ils se séparent
Léonora a voulu renouer avec le culte des anciens, les rites initiatiques et les différentes spiritualités africaines partagées entre l'Islam, le culte Vaudou et les pratiques animistes. Quand le chef du gouvernement et sa fiancée décident d'adopter l'enfant du viol dont la mère "une Fulasi sinistrée" est morte à l'accouchement, quel merveilleux signe d'apaisement entre les deux communautés opposées; Il reste malgré tout une cicatrice qui mettra encore longtemps à se cicatriser.
Il ne faut pas oublier qu'Eleonora est originaire du Cameroun et qu'il y autant de différences entre le Cameroun, le Maghreb et l'Afrique du Sud qu'entre les pays de la vieille Europe – encore que l'Europe occidentale soit unifiée par une certaine culture judéo-chrétienne.
Rouge impératrice est un roman dure et indigeste, à déconseiller à ceux qui ont l'estomac fragile et qui préfèrent les douces histoires de Tintin et Milou on dit qu'"Hergé était raciste, au moins il n'était pas un dangereux terroriste.