Victoria Mas – Le bal des folles
04/02/2020
Dans la deuxième moitié du 19°s. il n'état pas rare de voir des femmes internées abusivement à l'hôpital de la Salpêtrière par leurs père ou leurs frères.
Elle avaient cessé de plaire, elles dérangeaient et n'étaient pas conformes aux convenances sociales.
Obligées de vivre avec de vraies folles elles formaient avec elles une communauté d'une fraternité toute relative. Prises en charge par une équipe d'infirmières et de médecins de qualité elles devenaient complètement dépendantes, ayant perdu tout sens de responsabilité ou d'initiative personnelle – une sorte de confort moral qui les détruisait.
Le docteur Charcot qui connaissait très bien ses dossiers faisait ce qu'il pouvait mais il était bien obligé de constater que c'est la société qui était malade, plus que les pensionnaires de son hôpital, pour accepter de tels agissements.
La question c'est de savoir si aujourd'hui nous ne sommes pas installés dans une autre forme de dépendance, à tous les niveaux. Les médias, le politiquement correcte, l'abus de tranquillisants, les traitements psychiatriques etc.
Tous les ans l'hôpital organisait le Bal des folles. Les pensionnaires étaient invitées à se déguiser et se masquer. Voir les folles qui dansent et se déhanchent jusqu'à tombées en crise, c'était la distraction du microcosme parisien
Le haut-Paris disposait de son carton d'invitation : "Vous êtes cordialement invités au bal de la mi-carême qui aura lieu le 18 mars 1885 à l'hôpital de la Salpêtrière"
Distraire les malades internés pour longtemps c'est bien, en faire un divertissement pour le microcosme parisien c'est troublant.