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21/01/2021 18:18
Tout s'effondre.
A l'heure oĂč la carte gĂ©opolitique du monde se redessine avec la Chine, l'Inde, et les pays Ă©mergents, il est intĂ©ressant de retourner aux racines des civilisations qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s avant les conquĂȘtes coloniales.
Il est vrai qu'Ă la base de tous les empires il y eĂ»t des conquĂȘtes, nous n'en voulons comme exemple que le rĂšgne de SĂ©sostris III (+ - 2000 ans Av. JC.),- exposition au Palais des Beaux arts de Lille. Mais les conquĂȘtes coloniales semblent avoir dĂ©truit les cultures traditionnelles des pays envahis, ce qui est plus grave.
Chinua Achebe a Ă©crit un best-seller africain qui retrace cette Ă©poque dans deux livres â Le Monde s'effondre et la flĂšche de Dieu.
Achebe est nĂ© au Nigeria dans le pays des Ibos, il nous parle de son pays vu de l'intĂ©rieur. C'est trĂšs diffĂ©rent d'un touriste qui dĂ©couvre le pays, d'autant plus qu'il a Ă©tĂ© un homme de radio, enseignant, critique et finit par ĂȘtre romancier Ă succĂšs, reconnu dans le monde pour la valeur de son tĂ©moignage. Ce qui voudrait dire qu'il a une connaissance des deux cultures.
Quand l'auteur nous décrit les scÚnes de la vie de tous les jours, il nous fait bien comprendre que la solution des conflits se trouve toujours dans l'acceptation des différences, le respect de l'altérité.c'est sans doute la raison pour laquelle il a été classé parmi les meilleurs livres de la littérature universelle.
"Ses romans mettent en situation des héros africains à la croisée de deux mondes, un monde occidental avec une rationalité abstraite sans justice, et une Afrique dont les valeurs traditionnelles disqualifiées rendent ses sujets handicapés pour les temps nouveaux. Cela lui vaut à plusieurs reprises une nomination pour le prix Nobel" (Wikipédia Novembre 2014)
Tout s'effondre (Chinua Achebe) Traduit de l'anglais (Nigeria)
Traduit en une cinquantaine de langues et des dizaines de millions de lecteurs. C'est l'Afrique précoloniale avant les missionnaires et les colonisateurs. L'équilibre repose sur un ensemble de rÚgles, de peurs, de rituels et de traditions qui ne manque pas d'une certaine cruauté. Mais c'est l'ùme d'un peuple que le colon britannique remet en cause en voulant imposer le mode des valeurs occidentales.
Ce qui est intĂ©ressant c'est que ce n'est pas l'Ćuvre d'un intellectuel en mal de dĂ©couvertes mais c'est un enfant du pays, un universitaire qui vit sa propre histoire avec ses traditions tribales.
Ce n'est pas pour rien que Picasso, Matisse et combien d'autres ont reconnu que l'art africain n'était pas le fait de primitifs mais que c'était un art premier, porteur d'une singuliÚre force d'expression faite de spontanéité; Tout ce qui pouvait manquer à l'occident.
Le lecteur attentif ne peut pas s'empĂȘcher de penser Ă l'empereur Cyrus qui avait fait la conquĂȘte d'une grande partie du monde, en respectant les coutumes, religions et traditions des pays envahis, il avait su accepter en son temps les traditions des juifs.
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